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Campagne 2007/2008 Des consommations d’engrais et de pétrole en forte en hausse, en quantité et en valeur

Les prix des engrais et de l’énergie répercutent la hausse des matières premières nécessaires à leur fabrication. Ils ont renchéri le coût de production des quantités importantes de céréales exportées à l’origine de la hausse du solde du commerce extérieur d’un milliard d’euros depuis le début de l’année.

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La hausse des engrais n'a pas contraint les agriculteurs à réduire
les quantités épandues. (© Terre-net Média)
Le découplage n’aura pas désintensifié les pratiques culturales. Le bon niveau des prix des céréales (l’étude couvre la campagne 2007/2008) et la suppression de la jachère ont stimulé les livraisons d’engrais alors que leurs prix flambaient. C’est ce qui ressort de l’étude d’Agreste du Ministère de l’agriculture sur la campagne 2007/2008. En cause, les surfaces remises en cultures. Elles font l’objet d’apports d’engrais plus importants que les autres parcelles habituellement cultivées.

« En 2008, la diminution de 400.000 hectares de jachère a engendré de fait un accroissement équivalent de la surface en grandes cultures. Cela correspond à 1,4% de la surface fertilisable et 3,6% de la surface en grandes cultures. Or les livraisons d’azote ont augmenté de 9%, bien au-dessus de ces taux » écrivent les auteurs de l’étude.

Par ailleurs, « la France est fortement dépendante de l’extérieur pour sa consommation d’engrais. Aussi, en raison d’une forte hausse des prix, les importations ont augmenté de 16 % pour la potasse et ont explosé pour les phosphates (+90% après un recul de 30% lors de la campagne 2006-2007). Pour  les engrais composés, les tonnages progressent (+7%), mais moins fortement que sur la campagne 2006-2007 (+21%) ».

Un excédent commercial en trompe l'oeil

Dans son étude annuelle, Agreste rappelle l’ampleur des variations des prix de l’énergie. « Le pétrole a plus que doublé entre janvier 2007 et juillet 2008. Son prix libellé en euro a augmenté de 47% sur les neuf premiers mois de 2008 comparés à la même période de 2007. Après avoir atteint 133€/baril en juillet 2008, son prix est retombé et se situe à 98 €/baril en septembre. Dans son sillage, le prix du fioul domestique, principal produit pétrolier utilisé par les agriculteurs, a augmenté de 43% sur la même période. Il a frôlé 100€/hl (TTC) en août et se replie à 87,6 €/hl en septembre ». Et depuis, il est autour de 60$.

Dans ces conditions, il est probable que l’augmentation de l’excédent commercial de produits agricoles bruts soit en fait une hausse en trompe l’œil. Il pourrait en fait masquer une baisse du ratio exportations/importations, c’est à dire une moindre efficience de l’outil de production de la « Ferme France ». Autrement dit, les quantités supplémentaires de céréales vendues par rapport à celles de la campagne précédente ont été les plus chères à produire. La hausse de l’excédent commercial de produits agricoles d’un milliard d’euros, aussi impressionnante soit-elle, devrait aussi être comparée aux fortes importations d’intrants (engrais, énergie) et non pas seulement aux importations de produits agricoles bruts.

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